
Nous sommes à la croisée des chemins. Tout semble indiquer que nous ne pourrons pas continuer à taxer la Terre impunément encore longtemps. Les pôles fondent à vue d’œil, les océans s’acidifient tuant les coraux à la base de la chaine alimentaire marine et des centaines de milliers de gens meurent prématurément chaque année à cause de la pollution de l’air. Il est de plus en plus évident que notre mode vie est responsable de la dégradation des écosystèmes et des changements climatiques qui sans cesse s’accélèrent. Ce qui m’étonne le plus, c’est qu’il est possible de stopper tout ça en modifiant nos façons de faire sans nécessairement modifier nos habitudes de vie. Le truc, c’est de commencer tout de suite. On sait que nos ressources naturelles ne sont pas inépuisables. Que tôt ou tard on devra changer notre façon de faire. Pourquoi ne pas prendre le temps qu’il nous reste pour amorcer cet inévitable tournant ?
Que nous prenions notre énergie d’une centrale au charbon ou d’un panneau solaire ne changera pas notre mode de vie, par contre le Soleil, lui, est inépuisable et ne nous privera pas d’une planète en santé. Un train, qu’il soit diesel ou électrique va quand même nous livrer les biens que nous consommons quotidiennement, mais sans impact sur l’air que nous devons respirer. Évidement dans la mesure où un pays produit, comme nous de l’électricité propre. Alors pourquoi ? Pourquoi ne nous lançons-nous pas tête première dans un virage vert ? Pourquoi ne pas prendre tout de suite cette avenue qui nous guette tôt ou tard de toute façon? Déjà, grâce à l’ingéniosité de l’homme et des avancées technologiques des dernières décennies, il est possible de faire nos premiers pas vers la voie de la simplicité parce que les solutions requises pour la lutte aux changements climatiques sont souvent beaucoup plus simples que l’on croit.
Voici d’ailleurs quelques exemples simples : chaque année, on doit éventrer les rues de Montréal pour refaire le réseau d’aqueduc. On n’a pas le choix, car par endroits, les tuyaux ont 100 ans. Une fois le trou creusé et que les commerçants sont ennuyés pendant tout un été, pourquoi ne pas profiter de ces travaux pour mettre en place un système de géothermie qui servira à chauffer les rues et les trottoirs comme il se fait en Islande ? Oui, c’est cher la géothermie, mais le trou est déjà creusé, donc, un coût de moins et comme c’est sous terre et protégé des éléments, il y a donc moins d’usures. Imaginez les économies si on n’a plus besoin de déneiger. Économie pécuniaire, mais aussi économie sociale, car on économise aussi sur la logistique de déblayer un côté et l’autre deux jours après, sur les problèmes que causent les voitures mal garées lors des opérations de déneigement. Au bout du compte, on épargne !
Autre exemple : si dans chaque train de banlieue, les passagers avaient une place assise et le WIFI, on imagine facilement que ces travailleurs en profiteraient sûrement pour accomplir quelques tâches liées à leur emploi pendant leur trajet. Pas tous les jours, mais sûrement quelques fois. Finir un rapport, préparer une réunion, remplir un formulaire, répondre à des courriels, etc. Il y a donc une nouvelle fenêtre de 10 heures de productivité qui devient disponible (1 heure aller, 1 heure retour, 5 jours semaine). S’offre maintenant à l’employeur une opportunité plus grande d’efficacité de son personnel. Il est normal de penser que celui-ci accepterait maintenant de partager les coûts de la carte mensuelle de son employé. Sans compter que l’individu est maintenant heureux de prendre les transports en commun puisqu’ils deviennent plus intéressants que la voiture dans le trafic et que ce moment lui offre du temps libre pour régler quelques dossiers.
Des exemples comme ceux-là, il y en a plein. Gare à ceux qui disent qu’on ne peut pas, car c’est trop cher… Le jour où on a inventé la voiture, est-ce qu’on s’est dit : non, c’est trop cher, il va falloir faire des routes, des autoroutes, des ponts, des feux de circulation et toute la signalisation ? Non ! C’était le développement, le progrès. On s’est lancé dans l’aventure à plein. Aujourd’hui, 100 ans plus tard, la voiture est un incontournable. C’est comme ça qu’il faut voir le progrès, car il est souvent positif et que notre tournant vert est aussi incontournable.